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L’obésité chez les jeunes touche davantage les milieux populaires


Source : ministère des Affaires sociales - © Observatoire des inégalités

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Les chiffres concernant les élèves de CM2 et de troisième sont difficilement comparables. Si les différences peuvent s’interpréter comme une diminution du nombre d’enfants en surpoids à mesure qu’ils grandissent, elles peuvent également résulter d’un effet de génération, c’est-à-dire que les élèves d’une génération peuvent être beaucoup plus concernés par les problèmes de surpoids que ceux de la génération précédente.
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Un peu moins de 6 % des enfants d’ouvriers souffrent d’obésité en grande section de maternelle, contre 1,3 % des enfants de cadres supérieurs, soit 4,5 fois plus (selon des données 2013 du ministère de la Santé [1]). Le pourcentage est presque identique en CM2 : 5,5 % des enfants d’ouvriers souffrent d’obésité, contre 1,4 % des enfants de cadres, selon le même ministère, données 2015 [2].

En classe de troisième, la part d’enfants concernés est plus élevée qu’à l’école primaire, pour l’ensemble des milieux sociaux. Elle est de 7,5 % pour les enfants d’ouvriers et de 2,7 % pour les enfants de cadres, selon des données 2017 [3].

En un peu plus de 15 ans, de 2001 à 2017, le taux d’obésité de ces adolescents en troisième a augmenté. Il a notamment connu un net bond (+ 1,3 point) entre 2009 et 2017, en particulier chez les filles. Mais les écarts sociaux se sont réduits : le taux d’obésité a progressé davantage chez les enfants de cadres que chez les enfants d’ouvriers (+ 2 points et 0,7 point respectivement). L’obésité touche plus les milieux populaires, mais n’épargne aucune catégorie sociale.

De nombreux facteurs expliquent l’obésité des jeunes. Les habitudes de vie, différentes selon les milieux, jouent : l’alimentation (notamment la consommation de boissons hypersucrées, l’activité physique, le temps passé devant des écrans, etc. De même que la représentation que l’on a du corps, la nécessité plus ou moins importante d’être mince. En matière de corpulence, il faut être prudents. L’injonction à la maigreur est aussi, en partie, l’imposition d’un idéal corporel déterminé par les catégories favorisées. Idéal largement médiatisé et qui constitue une forme de distinction, par l’apparence physique. Ces normes évoluent au fil du temps. Ensuite, tout n’est pas social : le surpoids est aussi lié à des facteurs génétiques, indépendants des modes de vie.

Quel que soit le facteur en jeu, l’obésité constitue une maladie avec des conséquences lourdes pour les personnes concernées. Elle est aussi la source de discriminations ou de pratiques de rejet plus ou moins affichées. Encore plus difficiles à vivre quand on est jeune, notamment à l’adolescence, une période où l’on s’interroge sur ses capacités personnelles et sa place dans la société.

Source : ministère de la Santé - © Observatoire des inégalités

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Source : ministère de la Santé - Données 2014-2015 - © Observatoire des inégalités

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Source : ministère de la Santé - © Observatoire des inégalités

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Comment définir l’obésité ?
L’obésité est définie à l’aide d’un indicateur qui s’appelle l’indice de masse corporelle (IMC). Celui-ci est égal au poids divisé par la taille au carré (la taille multipliée par la taille). En fonction de l’IMC, on détermine des seuils pour le surpoids et l’obésité. Pour les adultes, on considère que l’on est obèse quand son IMC dépasse la valeur de 30. C’est le cas d’une personne qui pèse 85 kg et qui mesure 1m60. Son IMC = 85/(1,6x1,6) = 30. Pour les enfants, le seuil de l’obésité est défini pour chaque âge et selon le sexe.

Pour en savoir plus : lire notre article « Obésité et milieux sociaux ».

Photo / © Raoul Duke - Fotolia.com


[1« La santé des élèves de grande section de maternelle en 2013 : des inégalités sociales dès le plus jeunes âges », Études et Résultats n° 920, ministère des Solidarités et de la Santé, 2015.

[2« La santé des élèves de CM2 en 2015 : un bilan contrasté selon l’origine sociale », Études et Résultats n° 993, ministère des Solidarités et de la Santé, 2017.

[3« En 2017, des adolescents plutôt en meilleure santé physique mais plus souvent en surcharge pondérale », Études et Résultats n° 1122, ministère des Solidarités et de la Santé, 2019.