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Mandats locaux : les femmes plus nombreuses, sauf aux postes de direction


Les femmes dans les conseils communautaires selon la taille de la collectivité
Unité : %
Part des femmes conseillères
Part des femmes présidentes de conseils communautaires
Moins de 15 000 habitants31,812,5
15 000 - 30 000 habitants35,111,3
30 000 - 50 000 habitants37,810,8
50 000 - 100 000 habitants36,78,6
100 000 - 300 000 habitants38,88,7
300 000 habitants et plus39,119,0
Ensemble35,811,2

Source : ministère de l'Intérieur - Données 2020 – © Observatoire des inégalités

Depuis les élections municipales de 2014, la part de conseillères municipales est de 40,3 %, toutes tailles de communes confondues, contre 35 % en 2008. Elles représentent près de la moitié (48,1 %) des conseillers municipaux des villes de plus de 1 000 habitants soumises aux contraintes de la loi sur la parité [1], selon les données du ministère de l’Intérieur.
Depuis mars 2015, avec la loi du 17 mai 2013 imposant la parité pour les élections départementales, la moitié des conseillers départementaux sont des femmes, contre 8,6 % en 1998. Au niveau régional, on compte 47,8 % de femmes conseillères depuis 2015 alors qu’elles n’étaient que 27,1 % en 1998.

Lecture : en 2021, 42,4 % des conseillers municipaux sont des femmes.

Source : ministère de l'Intérieur – © Observatoire des inégalités

Graphique Données


* Données pour les présidences disponibles à partir de 2001. Lecture : en 2021, 50 % des conseillers départementaux sont des femmes.

Source : ministère de l'Intérieur – © Observatoire des inégalités

Graphique Données
Lecture : en 2020, 48 % des conseillers régionaux sont des femmes.

Source : ministère de l'Intérieur © Observatoire des inégalités

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Malgré ces chiffres encourageants, seuls 16 % des maires sont des femmes [2]. Elles représentent 11 % des maires des communes de 30 000 à 100 000 habitants et 14,6 % de celles de 100 000 habitants et plus. Paris, dont la maire est une femme, n’est qu’une exception qui masque l’absence de femmes à la tête des grandes métropoles.

Il en est de même pour les régions et les conseils départementaux. La progression du nombre de conseillères ne s’est pas traduite par une répartition paritaire des exécutifs : les femmes ne sont que dix à la tête des départements. Et si la part des femmes est importante au niveau des vice-présidences, elles restent cantonnées à des portefeuilles le plus souvent stéréotypés (enfance, famille, collèges…).

La part des femmes à la tête de conseils régionaux a bondi de 7,7 % à 23,1 % entre 2010 et 2015. Mais on doit cette forte évolution non pas à l’augmentation spectaculaire de leur nombre mais à la diminution du nombre de régions : les femmes présidentes de région sont passées de deux pour 26 régions en 2010, à trois pour 13 régions en 2015.

Les hommes ont certes cédé une partie des sièges, mais pas les postes de direction. Les femmes peinent encore à briser le plafond de verre qu’elles rencontrent en politique, malgré la mise en place de contraintes législatives.

Pour en savoir plus :

 Lire notre article La représentation des femmes dans les instances politiques nationales.
 Le Guide de la parité, Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, 2014.
 Les collectivités locales en chiffres 2015 - Portail de l’État pour les collectivités locales.

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La part des conseillères municipales est de 42,4 % en 2021 contre 40,3 % en 2014, selon les données du ministère de l’Intérieur [3]. En sept ans, la progression n’est pas spectaculaire. Dans les communes les plus petites, où la parité n’est pas obligatoire [4], leur part est seulement de 38 %, un chiffre en augmentation de trois points tout de même par rapport aux élections de 2014.

Malgré la progression de leur représentation parmi les conseillers municipaux, à peine 20 % des maires sont des femmes. Une augmentation de 3,7 points néanmoins par rapport aux élections précédentes, en 2014, où elles ne représentaient que 16,1 % des maires. La hausse est plus nette dans les très grandes villes (de 100 000 habitants et plus) : 26,2 % sont dirigées par des femmes contre 16,7 % en 2014. On est encore loin de la parité, mais la tendance est positive.

En 2020, pour la deuxième fois, les élections municipales ont été l’occasion d’élire au suffrage universel les conseillers des structures qui regroupent des communes (comme les communautés d’agglomération). En 2021, 35 % des conseillers communautaires sont des femmes, contre 31,4 % auparavant. Elles sont seulement 11,4 % à présider ces collectivités locales, et principalement les plus petites d’entre elles.

Il serait intéressant d’aller plus loin et de mesurer notamment la répartition des postes de premier adjoint et le type de délégation obtenu par les femmes. Sans pouvoir le chiffrer précisément, on sait que les postes de pouvoir (comme les finances) et les mandats stéréotypés comme « masculins » (les transports ou la sécurité) restent le plus souvent aux mains des hommes. Les femmes obtiennent plutôt des délégations dans les domaines de l’action sociale et de la petite enfance.

Dans les départements et les régions

La place des femmes élues dans les instances régionales et départementales, où la règle de la parité s’applique aussi depuis 2013, est à peu près la même qu’au sein des autres structures locales. Logiquement, la moitié des conseillers départementaux sont des femmes en 2021, contre 13,8 % en 2011 avant l’application de la loi sur la parité. Au niveau régional, de la même manière, on compte 48,6 % de femmes conseillères en 2021, alors qu’elles n’étaient que 27,1 % en 1998. La progression du nombre de conseillères au sein de ces instances ne s’est cependant pas traduite par une répartition paritaire au niveau des postes de direction : seuls 20 % des départements sont présidés par une femme.

La part des femmes à la tête de conseils régionaux a, elle, pratiquement doublé entre 2015 et 2021, passant de 18,8 % à 28 %, même si on demeure très loin de la parité. L’hypocrisie est grande puisque les femmes sont quasiment à parité parmi les conseillers régionaux depuis 2004 et les lois sur la parité.

Le mouvement de féminisation de la vie politique locale est réel, mais il demeure bien lent. Les hommes ont cédé une partie de leurs sièges, et de plus en plus de femmes sont présentes au sein des exécutifs locaux. Mais elles peinent encore à briser le plafond de verre qu’elles rencontrent en politique, même au sein des partis politiques qui se disent les plus ouverts à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Plus de femmes élues avec l’arrivée des nouvelles générations
La parité en politique progresse parce qu’elles sont mieux représentées parmi les nouvelles générations d’élus, plus jeunes, et non parce que les hommes, globalement, laissent leur place, quel que soit leur âge. « À partir de 55 ans, la proportion de femmes parmi les conseillers municipaux a peu changé », indique une note du ministère de l’Intérieur [5]. La part des femmes n’augmente que parmi les jeunes élus, avant 40 ans. À cet âge, la parité est quasiment atteinte, alors que les femmes ne représentent que 31 % des élus de plus de 75 ans. C’est pour beaucoup, en abandonnant la politique en fin de parcours que les hommes entrouvrent des portes aux femmes. D’où le temps mis pour arriver à la parité, là où elle n’est pas imposée.
Lecture : en 2021, 42,4 % des conseillers municipaux sont des femmes.

Source : ministère de l'Intérieur – © Observatoire des inégalités

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Les femmes dans les conseils communautaires
Unité : %
Part des femmes conseillères communautaires
Part des femmes présidentes de conseil communautaire
201431,48,0
202135,011,4
Lecture : en 2021, 35 % des conseillers communautaires sont des femmes.
Source : ministère de l’Intérieur – © Observatoire des inégalités
* Données pour les présidences disponibles à partir de 2001. Lecture : en 2021, 50 % des conseillers départementaux sont des femmes.

Source : ministère de l'Intérieur – © Observatoire des inégalités

Graphique Données
Lecture : en 2020, 48 % des conseillers régionaux sont des femmes.

Source : ministère de l'Intérieur © Observatoire des inégalités

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Photo / CC BY SA Roland45


[1L’adoption de la loi du 17 mai 2013 rend désormais obligatoire la parité pour les communes de plus de 1000 habitants lors des élections municipales, départementales et régionales.

[2Source : Les collectivités locales en chiffres 2015, Portail de l’État pour les collectivités locales.

[3Voir Bulletin d’information statistique n° 157, Direction générale des collectivités locales, août 2021.

[4Seules les villes de plus de 1 000 habitants sont soumises aux contraintes de la loi sur la parité du 17 mai 2013 qui rend obligatoire la parité lors des élections municipales, mais aussi départementales et régionales.

[5« La part des femmes dans les conseils municipaux », Bulletin d’information statistique de la DGCL, n°145, mars 2020.