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Ville, périurbain, campagne : qui est riche, qui est pauvre ?

Les niveaux de vie sont plus bas dans le rural isolé et au centre des agglomérations, que dans les banlieues et les communes périurbaines. Les grandes villes concentrent les inégalités : la grande richesse de quelques quartiers favorisés y côtoie l’extrême pauvreté.

Publié le 12 octobre 2022

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Revenus Niveaux de vie Pauvreté Riches

Les riches et les pauvres vivent-ils en ville ou à la campagne ? Pour le comprendre, l’Insee découpe la France en trois grandes catégories : des pôles urbains, le périurbain et le rural isolé. Dans les pôles urbains, on distingue la commune centre et sa banlieue.

Les communes centre (donc le cœur des agglomérations) présentent le niveau de vie médian [1] le plus faible : 1 685 euros par mois selon les données 2018 de l’Insee. Le rural isolé se situe juste au-dessus, avec 1 701 euros par mois. Les zones périurbaines (1 869 euros) et les banlieues (1 828 euros) ont les niveaux de vie médians les plus élevés.

La périphérie des grandes villes est le plus souvent occupée par les couches moyennes, qui disposent d’un niveau de vie leur permettant d’accéder à la propriété individuelle, tandis que les logements sociaux sont concentrés au centre des agglomérations et dans les banlieues. Le milieu rural isolé est, lui, en grande partie composé de ménages ouvriers et employés avec des salaires modestes.

Attention tout de même. Les territoires ruraux isolés abritent moins de 5 % de la population française. Les pôles urbains en représentent les deux tiers, et le périurbain un quart. À elles seules, les banlieues regroupent huit fois plus d’habitants que les zones rurales isolées. Cet ensemble regroupe des banlieues très favorisées et des quartiers très pauvres situés bien en dessous du niveau de vie observé en milieu rural.

Grandes villes : des pauvres plus pauvres, des riches plus riches

Le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres est au plus bas dans les communes centres : leur population touche au mieux 844 euros mensuels. Viennent ensuite les banlieues avec 904 euros. Les 10 % les plus pauvres du rural isolé ne perçoivent pas plus de 966 euros. C’est dans l’habitat périurbain que le niveau maximum des 10 % les plus pauvres est le plus élevé (1 068 euros mensuels).

Du côté des riches, on entre au sein des 10 % les plus favorisés avec 2 840 euros par mois en milieu rural, 3 169 euros dans le périurbain et 3 464 euros dans les pôles urbains (3 388 euros dans les villes centres et 3 538 euros dans les banlieues). Ces pôles urbains concentrent les inégalités. Ils sont à la fois les territoires aux revenus les plus élevés et ceux de la plus grande pauvreté. Notamment parce qu’on y trouve les emplois des cadres les mieux payés, en même temps que l’essentiel des logements sociaux.

Pour résumer, on a des villes caractérisées par de fortes inégalités, notamment les plus grandes. Le périurbain se distingue par des revenus médians plus élevés et par une plus grande homogénéité sociale. Quant au rural isolé, il abrite une population, certes peu nombreuse, mais pour partie très défavorisée et pour qui l’accès à l’emploi et aux services publics est particulièrement difficile.

Niveau de vie selon le type de commune
Unité : euros
Niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres
Niveau de vie médian
Niveau de vie minimum des 10 % les plus riches
Pôles urbains8691 7503 464
- Dont communes centres8441 6853 388
- Dont banlieues9041 8283 538
Couronnes périurbaines1 0681 8693 169
Rural isolé9661 7012 840
Ensemble9481 8043 286
Lecture : dans les communes centres, la moitié de la population a un niveau de vie inférieur à 1 685 euros par mois. L'autre moitié a un niveau de vie supérieur.
Source : Insee – Données 2018 – © Observatoire des inégalités
De la ville centre au rural isolé
Le découpage géographique de l’Insee comprend plusieurs types de territoires, définis selon le nombre d’emplois. Les pôles désignent des ensembles urbains qui offrent au moins 10 000 emplois. Ils se décomposent en villes centres et en banlieues, et peuvent constituer des agglomérations de très grandes tailles, comme Paris et sa banlieue, ou beaucoup plus modestes. L’habitat périurbain est composé des communes, pour partie rurales, dont au moins 15 % des actifs travaillent dans un pôle urbain. Nous avons qualifié de « rural isolé » les communes dont moins de 15 % des habitants travaillent dans une ville.

Photo / © MurielleB - Fotolia.com


[1Le niveau de vie désigne le revenu après impôts et prestations sociales, pour une personne seule. Sa médiane est le revenu qui partage la population en deux : la moitié gagne moins, l’autre plus.

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Date de première rédaction le 11 décembre 2014.
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