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Dans leur grande majorité, les travailleurs immigrés [1] vivant en France appartiennent aux classes populaires : 29,8 % sont ouvriers et 29,1 % sont employés. Pour les non-immigrés, les proportions sont respectivement de 18,8 % et 26,9 %. Depuis des décennies, cette main-d’œuvre joue un rôle majeur dans l’économie française et pour la croissance. Elle participe activement à la construction des bâtiments, des routes, à la production des automobiles et assure des services indispensables à la bonne marche du pays.

Le milieu social des immigrés varie énormément selon leur pays d’origine. Au total, les deux tiers des immigrés en emploi originaires du continent africain sont ouvriers ou employés (respectivement 32,3 % et 32,5 %). Près de 50 % des immigrés originaires de Turquie et 45 % de ceux venant du Portugal sont ouvriers, contre 4 % de ceux qui proviennent du Royaume-Uni. À l’inverse, 5 % des immigrés d’origine portugaise sont cadres, contre 36 % pour ceux qui viennent du Royaume-Uni.

Un grand nombre de facteurs expliquent ces écarts. Une partie des immigrés est arrivée depuis peu sur le sol français et maîtrise mal la langue, ce qui ne facilite pas l’accès aux postes les plus qualifiés. Le niveau de qualification des immigrés est variable selon les pays, mais il est en moyenne plus faible que celui des personnes nées en France, et certains diplômes obtenus à l’étranger ne sont pas reconnus en France. En outre, plus de cinq millions d’emplois du secteur public ou des professions libérales sont interdits aux étrangers nés hors de l’Union européenne. Enfin, une partie des immigrés est purement et simplement victime de discriminations qui se concrétisent par des refus d’embauche ou de moindres promotions internes.

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