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Tabac : un marqueur social

Les plus aisés et les plus diplômés fument de moins en moins depuis 20 ans. Mais le taux de fumeurs quotidiens ne baisse pas chez les plus modestes, les chômeurs et les non-diplômés. Les écarts entre catégories sociales se sont creusés.

Publié le 2 avril 2021

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Modes de vie Catégories sociales Santé

24 % des adultes (18-75 ans) fument tous les jours selon le Baromètre 2019 de Santé publique France [1]. Cette proportion a diminué depuis 2000, quand le taux de fumeurs quotidiens (au moins une cigarette par jour) s’établissait à 30 %. La baisse n’est pas uniforme dans la population et les écarts entre catégories favorisées et défavorisées s’accroissent.

Les non-diplômés sont près de deux fois plus nombreux à déclarer fumer quotidiennement que les diplômés de l’enseignement supérieur : 32 % contre 17,7 % en 2019. Entre 2000 et 2019, le taux de fumeurs parmi les non-diplômés a augmenté de 1,8 point alors qu’il a baissé de dix points pour les plus diplômés.

Population des 18-75 ans. Lecture : 17,7 % des diplômés de l'enseignement supérieur fument quotidiennement, contre 32 % des non-diplômés.

Source : Santé publique France - © Observatoire des inégalités

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Si l’on considère les revenus, depuis 20 ans, la baisse du tabagisme est également considérable au sein de la population la plus aisée. Un recul de dix points de fumeurs quotidiens (de 28,3 % en 2000 à 18,2 % en 2019). À l’autre bout de l’échelle, près de 30 % des personnes aux revenus les plus modestes déclarent fumer tous les jours. Cette proportion n’a guère baissé en 20 ans.

Population des 18-75 ans. Revenu mensuel par personne. Lecture : 29,8 % des 18-75 ans aux revenus les plus modestes fument quotidiennement, contre 18,2 % des plus aisés.

Source : Santé publique France - © Observatoire des inégalités

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En matière de situation professionnelle aussi, les écarts sont importants. Si un quart de ceux qui travaillent ou qui suivent des études fument en 2019, c’est le cas de 43 % des chômeurs, soit près de deux fois plus. Depuis 2000, le pourcentage de fumeurs quotidiens a augmenté chez les chômeurs (+ 2 points) alors que la baisse a été significative chez les étudiants (- 15 points) et les personnes en emploi (- 9 points).

Population des 18-64 ans. *Ensemble des 18-75 ans. Lecture : 42,7 % des chômeurs fument quotidiennement, contre 25,3 % des personnes en emploi.

Source : Santé publique France - © Observatoire des inégalités

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Le fait de fumer dépend pour partie de facteurs individuels et pour partie de déterminants sociaux. Ces écarts reflètent des différences de modes de vie, de rapport au corps et à la santé selon les milieux. Ils dépendent de nombreux éléments, qui vont du rôle du diplôme à celui de la famille, des collègues ou des amis, en passant par les habitudes de vie prises parfois dès la jeunesse. Avec son lot d’effets néfastes sur l’organisme, le tabagisme accentue les inégalités de santé entre catégories sociales.

Photo / © prudkov - Fotolia.com


[1Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n° 14, Santé publique France, mai 2020.

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Date de première rédaction le 7 février 2017.
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