Un million de travailleurs pauvres en France
Un peu plus d’un million de travailleurs vivent avec moins de 1 000 euros par mois. Avoir un emploi ne protège pas de la pauvreté, notamment pour ceux qui travaillent à temps partiel ou alternent des périodes de travail précaire et de chômage.
Publié le 12 septembre 2024
https://inegalites.fr/travailleurs-pauvres - Reproduction interdite1,1 million de personnes exercent un emploi mais disposent d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, selon les données 2022 de l’Insee. Le nombre de travailleurs pauvres était tombé en dessous de 900 000 en 2002, depuis il a lentement progressé. Cette augmentation résulte principalement de la progression du nombre total d’emplois en France. Parmi elles, le taux de travailleurs pauvres est resté stable, autour de 4 %.
Un million de travailleurs qui vivent sous le seuil de pauvreté reste un chiffre considérable, alors que le smic devrait protéger de l’infortune. Il s’agit pour l’essentiel d’indépendants peu qualifiés dont les ventes sont faibles, de salariés en temps partiel qui ne disposent que d’une fraction de smic chaque mois, ou de salariés qui ne travaillent qu’une partie de l’année. Une situation qui nourrit un sentiment d’injustice et des tensions sociales.
Source : Insee – © Observatoire des inégalités
Attention, ces statistiques ne dépendent pas que du salaire de la personne concernée, car elles prennent en compte le revenu de l’ensemble du ménage dans laquelle elle vit. Pour les personnes qui vivent seules, on compare leur revenu après impôts et prestations sociales au seuil de pauvreté. Et pour les personnes qui vivent à plusieurs, on rapporte les revenus de l’ensemble du ménage au nombre de personnes qui le composent. Ainsi, une personne qui travaille pour un salaire très faible (un smic en temps partiel, par exemple) ne sera pas considérée comme pauvre si son conjoint dispose d’un revenu important. À l’inverse, une personne à plein temps au smic pourra être comptée comme travailleur pauvre si son salaire est la seule ressource pour sa famille.
La baisse du chômage depuis 2015 devrait être favorable aux salariés les plus modestes et leur permettre d’obtenir de meilleurs revenus. Pourquoi ne fait-elle pas reculer le nombre de travailleurs pauvres ? Certes, le temps partiel subi diminue. Mais la part d’emplois précaires ne recule pas et les écarts de salaire persistent.
Source : Insee – © Observatoire des inégalités
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