Le niveau de vie progresse avec l’âge, puis décroit à partir de 65 ans. Cet effet de l’âge est logique : plus on avance jusqu’à la retraite, plus on a de chances de disposer d’un emploi stable et de progresser dans la grille des salaires.

La tranche d’âge la plus aisée est celle des 50-64 ans. Son niveau de vie médian est de 2 266 euros selon l’Insee en 2022, tandis que la moitié des 18-29 ans vivent avec moins de 1 969 euros par mois (pour une personne seule), soit environ 300 euros d’écart, ou encore 15 % de plus de revenus en faveur des plus âgés. En fin de carrière, les actifs ont des salaires plus élevés que les débutants, en raison de leur ancienneté. Et les jeunes adultes subissent plus fortement le chômage et les emplois précaires.

La composition de la famille joue aussi : après 50 ans, il est plus rare d’avoir des enfants à charge, ce qui améliore le niveau de vie par personne. À l’inverse, le niveau de vie médian des moins de 18 ans est le plus faible (1 834 euros) car c’est le niveau de vie de leur famille qui est pris en compte et que les enfants pèsent sur ce dernier, notamment pour les familles monoparentales.

À partir de 65 ans, le niveau de vie médian diminue. Un effet de l’âge car les pensions de retraite sont inférieures aux salaires en fin de carrière, mais aussi une question de génération : les personnes très âgées aujourd’hui ont des pensions de retraite plus faibles que les jeunes retraités, en partie parce qu’elles ont dans l’ensemble un niveau de qualification plus faible et, pour les femmes, des carrières moins complètes que les générations suivantes.

L’écart entre jeunes adultes et personnes en fin de carrière se maintient

En trois décennies, l’écart qui sépare le niveau de vie médian des jeunes adultes et celui des personnes en fin de carrière professionnelle a assez peu évolué. En 1996, entre les 50-64 ans et les 18-29 ans, il était de 279 euros par mois en faveur des plus âgés (en euros de 2022 pour tenir compte de l’inflation). Un quart de siècle plus tard, cet écart est de 297 euros, après avoir fluctué entre un maximum de 345 euros en 2011 et un point bas à 268 euros en 2019. Les aléas du chômage, qui touchent principalement les jeunes, expliquent en partie cette oscillation.

La tranche d’âge de 65 ans à 74 ans a connu les variations les plus fortes au cours des 25 dernières années. En 2002, elle avait un niveau de vie médian très proche des jeunes adultes et des 30-49 ans. À cette date, seuls les 50-64 ans se différenciaient par leurs revenus plus confortables. Au cours de la décennie 2010, tandis que les jeunes adultes décrochaient, les personnes âgées ont vu leur niveau de vie médian progresser, notamment du fait de l’arrivée à la retraite de femmes ayant effectué des carrières plus complètes et mieux rémunérées. Depuis le milieu des années 2010, la moindre revalorisation des retraites et l’arrivée de retraités qui ont connu des périodes de chômage ont freiné l’ascension des 65-74 ans, qui se retrouvent à nouveau au niveau des trentenaires et quadragénaires.

Photo / © Angèle Schmidt

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