Les handicapés [1] qui ont un emploi appartiennent plus souvent aux catégories socioprofessionnelles les moins favorisées : plus d’un quart sont ouvriers, plus d’un tiers sont employés, alors que ces deux catégories ne représentent qu’un actif sur deux en emploi. Seuls 10 % des handicapés sont cadres supérieurs, deux fois moins que la population de 15 à 64 ans en emploi. La part des professions intermédiaires parmi les personnes handicapées qui travaillent est en revanche à peu près la même que pour l’ensemble de la population active (respectivement 20 % et 26 %).

La position des handicapés sur l’échelle des catégories sociales peut s’expliquer en partie par leurs qualifications souvent moins poussées, en raison de leur parcours scolaire rendu plus difficile par leurs limitations physiques ou mentales. De fait, leur insertion dans le monde du travail est plus compliquée. D’autre part, les milieux populaires travaillent dans des conditions plus difficiles, avec pour conséquence un nombre plus important de cas de maladies professionnelles, qui peuvent dans certains cas entraîner des handicaps. Les ouvriers sont également beaucoup plus fréquemment victimes d’accidents du travail, qui peuvent provoquer des limitations fonctionnelles allant jusqu’au handicap. Enfin, employés et ouvriers ont moins recours à la prévention en santé et ils ont des modes de vie davantage à risque.

Parce qu’ils sont plus souvent ouvriers et employés, les handicapés ont, en moyenne, un niveau de vie faible. Or, une situation économique défavorable a pour effet d’accentuer l’impact d’un handicap physique en particulier. Leur accès aux soutiens matériels ou humains dans la vie quotidienne pour se déplacer, exercer des activités diverses, se former et même travailler est rendu plus difficile en raison de leurs ressources modestes.

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