Près des deux tiers des personnes dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (fixé à 60 % du niveau de vie médian) vivent dans les pôles urbains qui regroupent au moins 10 000 emplois, selon les données 2021 de l’Insee (dernière année disponible). Elles se répartissent entre les villes centres (36,3 % de l’ensemble des pauvres) et leurs banlieues (26,6 %). 30,7 % des pauvres vivent dans les zones périurbaines et seulement 6,4 % dans les zones rurales isolées.

Le taux de pauvreté est deux fois plus élevé dans les communes situées au centre de pôles urbains (21,1 %) que dans les couronnes périurbaines (10,7 %). Les villes et leurs banlieues proches concentrent la pauvreté et les inégalités. Cette situation est due notamment à la localisation des emplois, qui attirent les jeunes notamment, et à l’offre de logement social bien plus développée dans les grandes agglomérations. Dans certaines villes ou quartiers, les taux de pauvreté dépassent les 40 % et une partie de la population vit dans le plus grand dénuement.

La pauvreté hors des villes ne doit pas être négligée pour autant. La conception de l’urbain de l’Insee est très large : on comptabilise comme « banlieues », des villes qui comprennent aussi une part d’habitat pavillonnaire peu dense. Par ailleurs, les formes de pauvreté diffèrent selon les territoires. On trouve notamment en milieu rural isolé une pauvreté structurelle de personnes âgées, qui ont peu d’espoir de voir leur situation s’améliorer. D’une manière plus générale, dans ces territoires, le manque d’emplois et de services publics ou privés ne facilite pas l’accès à de meilleures situations pour les plus en difficulté. La pauvreté, moins élevée loin des villes, y est parfois plus durable.

Photo / CC BY ND Jeanne Menjoulet

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