Professions : qui gagne combien ?
Avec un salaire net de 4 600 euros en moyenne, les cadres supérieurs gagnent près de deux fois et demie plus que les employés. Chaque mois, ils disposent de 2 700 euros de plus : de quoi vivre mieux et épargner.
Publié le 12 novembre 2025
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Les cadres supérieurs [1] perçoivent un salaire mensuel moyen net de 4 629 euros en équivalent temps plein selon l’Insee en 2024. Le salaire moyen des ouvriers est de 2 051 euros. La rémunération moyenne la plus basse est celle des employés , avec 1 941 euros. Les cadres touchent ainsi, en moyenne, 2,3 fois plus que les ouvriers et 2,4 fois plus que les employés.
Grâce à son salaire, un cadre supérieur dispose chaque mois de 2 700 euros de plus qu’un employé. Il faut bien se représenter ce que cela signifie : une somme équivalente à près de deux mois de travail d’une personne payée au smic. Ces écarts de salaires entre catégories sociales sont encore plus importants chez les hommes, parce que les cadres supérieurs masculins touchent en moyenne des salaires plus élevés que leurs collègues féminines : 4 906 euros, contre 4 180 euros par mois.
| Salaires nets mensuels selon le sexe et la catégorie sociale | ||||
|---|---|---|---|---|
| Hommes en euros | Femmes en euros | Ensemble en euros | Écart femmes/hommes en % | |
| Cadres supérieurs | 4 906 | 4 180 | 4 629 | - 15 |
| Professions intermédiaires | 2 780 | 2 468 | 2 633 | - 11 |
| Ouvriers | 2 096 | 1 850 | 2 051 | - 12 |
| Employés | 1 965 | 1 928 | 1 941 | - 2 |
| Ensemble | 2 891 | 2 514 | 2 733 | - 13 |
| Écart employés/cadres (en euros) | - 2 941 | - 2 252 | - 2 688 | |
| Rapport cadres/employés | 2,5 | 2,2 | 2,4 | |
Source : Insee – Données 2024 – © Observatoire des inégalités
Ces données concernent les seules fiches de paie et ne représentent donc pas les niveaux de vie. D’un côté, les cadres paient davantage d’impôts sur le revenu. De l’autre, ces salaires nets ne prennent pas en compte les avantages en nature dont les cadres profitent plus que les autres salariés. Par ailleurs, ces chiffres sont des moyennes, tous âges confondus. Or les cadres voient leur salaire progresser avec l’âge bien plus que les autres catégories : chez les seniors, l’écart de salaires entre catégories sociales est encore plus grand. Enfin, on raisonne en équivalent temps plein. Or, les cadres sont plus souvent à temps plein et occupent en général un emploi stable toute l’année, contrairement à une partie des ouvriers et employés qui ont un emploi précaire ne leur garantissant pas toujours un salaire toute l’année. De même, les hommes sont plus souvent à temps complet que les femmes. Raisonner à temps complet conduit donc à surestimer le revenu salarial réel des personnes les moins payées.
| Les salaires, au cœur de la machine des inégalités |
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| Les écarts de salaires expliquent l’essentiel des inégalités de revenus qui sont, dans une société marchande, le cœur des inégalités dans un grand nombre de domaines. La question est de savoir si ces inégalités de salaires sont justes ou injustes. La réponse repose sur l’idée que chacun se fait du mérite : l’effort personnel, la difficulté et la complexité des tâches, etc. La définition du mérite est l’objet de luttes entre groupes sociaux qui défendent leurs intérêts respectifs. En France, le travail intellectuel est très valorisé, par exemple. L’important est de s’interroger sur ce qui fonde le mérite de telle ou telle profession et l’ampleur des écarts de salaires censés le récompenser. |
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Photo / CC Sébastien Bonneval sur Unsplash
[1] Salariés du privé.
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